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Né le 21 novembre 1943, Jacques Laffite se fait remarquer en Formule Renault en 1972, et en F3, où il remporte le titre en 1973 sur la Martini MK12. Il signe également une victoire au prestigieux GP de Monaco F3, grand prix qui, à l'époque, donnait aux gens du milieu de la F1 une bonne idée de la relève... Et notamment à un certain Frank Williams... |
En 1974, c'est avec un faciès de jeune premier que Jacques Laffite glisse son nez aquilin dans une monoplace de Formule 1 pour la première fois, au volant d'une ISO-Marlboro peu compétitive. Malgré son titre de champion de france de F3, Laffite n'allait pas parvenir à marquer le moindre point, à cause du comportement de cette monoplace digne d'un camion roulant sur deux roues. L'année suivante, ISO-Marloboro allait devenir Williams, et malgré les moyens limités de l'écurie, Laffite allait se révéler en réalisant l'exploit de finir deuxième du GP d'Allemagne, sur le monstrueux tracé du Nürburgring. Il commence alors à intéresser le petit monde de la Formule 1 avec son pilotage précis et fougueux... |
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Laffite quitte donc Williams fin 1975. Guy Ligier lui téléphone un matin pour venir essayer sa nouvelle monoplace, une F1, au Paul Ricard. Guy Ligier concrétise ainsi un rêve en créant son écurie ; la monoplace est à la base destinée à Jean-Pierre Beltoise. Mais ce jour-là, Jacques se sortira les tripes et fera un meilleur chrono que son compatriote ; Guy Ligier décide donc de faire confiance à Jacques Laffite pour sa première saison. La Ligier, avec son énorme prise d'air, est impressionnante. Cependant, si elle démontre un beau potentiel lors de ses premiers tours de roues, | |
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les deux premiers GP se solderont par des abandons. Mais dès le GP de Long Beach, Jacques termine 4e ! Et mieux, à Zolder, il finit troisième après une course dantesque ! La fiabilité quelque peu aléatoire de la Ligier lui permettra cependant de monter deux autres fois sur le podium, en Autriche (2e) et en Italie (3e après avoir signé la pole position). Cette première saison de la monoplace française a dépassé toutes les espérances de Guy Ligier ! |
En 1977, c'est le temps de la confirmation pour Laffite comme pour Ligier. Mais les sept premiers GP se solderont tous par des abandons ou des septièmes places... Arrive alors le GP d'Anderstorp, en Suède. Jacques, huitième sur la grille, attaque comme un fou. Il va terminer deuxième, lorsque Mario Andretti, alors en tête, passe par les stands, au bord de la panne d'essence. Jacques décroche le cocotier (si tant est qu'il en pousse en Suède) et remporte son premier GP, une victoire inattendue au point que la Marseillaise ne retentira pas sur le podium, pour la bonne et simple raison que les organisateurs n'avaient même pas pensé à une possible victoire de Laffite ! Jacques termine ensuite 2e à Zandvoort ; c'est un bilan exceptionnel pour l'écurie Ligier, au bout de deux ans d'existence. |
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1978 sera beaucoup plus difficile pour Ligier. En effet, Lotus domine la F1 cette année-là avec ses voitures à effet de sol, à tel point que Laffite ne peut obtenir mieux que des troisièmes places en Espagne et en Allemagne. |
Guy Ligier ordonne donc à ses hommes de bosser deux fois plus pour rattraper le retard, se dote du moteur Ford, et décide même d'engager une deuxième voiture aux côtés de Jacques pour 1979. C'est Patrick Depailler, un fabuleux pilote, qui allait accompagner notre Jacquot national. Le travail porte ses fruits lors de la "temporada" sudaméricaine, puisque Laffite remporte facilement le premier GP, à Buenos Aires, alors que Depailler finit 4e. L'équipe Ligier signera ensuite un doublé 15 jours plus tard à Interlagos, le premier doublé français de l'histoire ! C'est une nouvelle fois Jacques qui gagne. Dès lors, Ligier s'affirme comme le favori pour cette saison. Depailler remporte le GP d'Espagne à Jarama. Mais ni Jacques ni Patrick ne pourront se défendre pour le titre, car la monoplace perd son avance technique à cause de pontons défaillants et de soucis de fiabilité. Une fois ces problèmes résolus, Laffite signera trois podiums consécutifs, mais il sera trop tard, car les Ferrari auront pris trop d'avance grâce à une fiabilité sans faille. . |
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Et Patrick
Depailler se brisera les jambes dans un accident de deltaplane... Laffite
termine 4e du championnat. En 1980, aux
côtés de l'excellent Didier Pironi, Laffite ne peut se battre pour le
titre, malgré une victoire en Allemagne. Cette victoire a un goût amer
pour Jacques, car son pote Patrick Depailler s'est tué quelques jours
plus tard en essais privés à Hockenheim, après une sortie de route de
son Alfa Romeo dans la terrible Ostkurve.
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La saison 1982 est catastrophique et Jacques ne marque que cinq malheureux points. Seul un podium en Autriche le consolera. Mais c'est décidé, Jacques retourne chez Williams pour la saison 1983, avec pour coéquipier le bouillant finlandais Keijo "Keke" Rosberg. Jacques ne pourra pas se défendre face au champion du monde en titre, parfaitement intégré à l'écurie Williams.Il ne signera pas le moindre podium. En 1984, Williams signe un contrat avec Honda, mais Jacques n'a jamais eu un moteur turbo dans le dos. Il marque quelques points lors de la campagne américaine, mais le moteur le trahira cinq fois à la fin de la saison... Frank Williams décide de remplacer Jacques par Nigel Mansell. Mais Ligier accueillera une nouvelle fois Laffite à la maison pour la saison 1985... | ![]() |
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Jacques
sait qu'il ne pourra plus jouer le titre. Mais il s'amuse quand même dans
sa nouvelle Ligier, et signe trois podiums en 1985, dont un quelque peu
controversé en Australie après un accrochage avec son jeune coéquipier
Philippe Streiff à quelques kilomètres de l'arrivée... 1986 commence
bien pour Jacques, avec un podium à Jacarepagua pour le début de saison.
Après quelques problèmes de fiabilité (la transmission de la Ligier lui
jouait des tours), Jacques livrera de belles courses, mènera même le GP
de Detroit avant de finir deuxième.
Arrive alors le GP de Brands Hatch. Notre bon vieux Laffite égale lors de ce grand prix le record de participations de Graham Hill, avec 176 GP... Malheureusement, le premier virage sera fatal à la carrière de Laffite. Thierry Boutsen part en glisse, probablement à cause d'un souci mécanique ; Stefan Johansson donne un coup de volant pour l'éviter et percute le pauvre Jacques, qui traverse la piste et percute les protections très violemment. Il faudra du temps pour sortir Jacques des restes de sa monoplace... Il a les deux jambes brisées, et c'est la fin de sa très belle carrière en F1. |
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Le temps de la reconversion est
venu pour Jacques, qui va s'essayer à différentes activités...
Jacques a notamment tenté une reconversion en tant que musicien. Il joue ici de la grosse caisse aux côtés d'Alain Prost... |
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Jacques est passionné de golf, comme beaucoup de pilotes. Le golf Dijon-Bourgogne porte d'ailleurs son nom ! |
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Puis, après s'être essayé à diverses courses (Trophée Andros, ...), Laffite trouve son bonheur et nous régale dès Melbourne en 1997, en tant que consultant sur TF1 aux côtés de Pierre Van Vliet, et avec une équipe monstrueuse : Marc Minari, Jean-Louis Moncet.... Le duo de choc, les Dupondt de la F1, les Blake & Mortimer du commentaire, les Jacob & Delafon de l'analyse, c'est Laffite-Van Vliet ! Et en plus ça rime. Avec ça... |
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"Quand Van Vliet de respect manque, on le remplace par Malbranque." Tel pourrait être l'adage de TF1 à la suite de la saison 2002 : le courageux et fantasque Pierre Van Vliet a en effet critiqué dans la presse, et à juste titre (mondial, héhé) la politique sportive de la Scuderia Ferrari, et la politique pilotes de Renault ; TF1 en a profité pour se débarasser du trouble-fête belge, contrats publicitaires avec Fiat et Renault obligent... Cette manoeuvre honteuse de la part de la chaîne privée, après une saison de F1 décevante mais ô combien rattrapée par les frasques de Jacques et Pierre, nous vaut cependant la naissance d'un nouveau trio de qualité : Laffite-Malbranque-Moncet, les Inconnus de la F1, la Septième Compagnie du sport, les Riri Fifi et Loulou de la saison 2003. Avec l'embauche de l'avantageuse Karen Minier aux côtés des trois compères, TF1 rattrape probablement bien le coup niveau audimat les dimanches après-midis... On espère que la carrière de Jacques en tant que consultant ne fait que débuter ! |